En démarrant mes recherches, je suis tombé sur un article de LSA datant de 2007, qui commente les show-rooms ouverts dans le monde virtuel « Second Life » (Pour information, ce jeu existe toujours, 13 ans après.). Le journal commençait son article par : «Le V-commerce, ou commerce virtuel, s’imposera-t-il comme un nouveau canal de distribution ?». (source)
Depuis, de l’eau a passé sous les ponts. Le e-commerce s’est développé à une vitesse folle, puis, grâce au mobile, le m-commerce est apparu…
Quand j’entends qu’Alibaba annonce officiellement la volonté de lancer une boutique de vente en ligne en réalité virtuelle, quand je vois l’ampleur du jeu de réalité augmenté Pokemon Go, … je me demande si 2016 va permettre l’avènement du v-commerce !
Réalité augmentée ou réalité virtuelle ?
Il faut déjà noter la différence entre ces 2 concepts.
La réalité augmentée permet d’afficher des éléments en 2D ou en 3D sur le monde réel. Il est d’ailleurs possible d’interagir avec ces éléments. C’est le cas de l’application mobile maintenant bien connue « Pokemon Go ».
La réalité virtuelle plonge l’utilisateur dans un « monde parallèle » en 3 dimensions. Il a la possibilité de se déplacer et d’interagir. Actuellement, il nécessite une immersion via le port d’un casque.
En tout cas, la technologie a fortement évolué dans les 2 cas.
Mais qu’en sera-t-il des usages ?
Petit à petit, les sites, comme nous les connaissons, vont évoluer en intégrant de la réalité.
Mais, ce n’est surement pas pour tout de suite. Les casques de réalité virtuelle n’ont pas encore vraiment fait leurs preuves et, surtout, les marques attendent toujours avant de proposer des services et/ou du contenu sur ces supports.
Pour l’anecdote, actuellement, le grand public ne cherche pas vraiment à acheter via ce canal. Si on étudie les requêtes Google, le gagnant est la pornographie en réalité virtuelle (+10 000% de requêtes entre novembre 2014 et avril 2016).
Actuellement, certains secteurs ont choisi leurs camps. Les jeux vidéos, l’éducation, le médical et le militaire optent plus pour les casques de réalité virtuelle. Alors que le loisir, l’industrie, l’automobile ont une préférence pour la réalité augmentée.
Mais, imaginez un monde où vous vous installerez dans votre canapé et, grâce à votre casque, vous pourrez visiter un appartement à vendre, vous irez dans un centre commercial à n’importe quelle heure pour faire vos courses. Un hologramme mixé avec un chatbot remplacera le vendeur. En cas de doute, vous regarderez via l’appareil photo de votre smartphone si la table qui vous tente s’adapte parfaitement à votre salon.
Tout cela est déjà possible. Mais le frein principal à son développement est le coût important pour le mettre en place.
Pourtant, l’apport de tel service, si l’utilisation est simple, peut représenter un avantage concurrentiel très important. Grâce à l’analyse des datas, il sera possible de constituer le magasin personnalisé à l’utilisateur. Il n’y aura que des produits correspondant à ses besoins et à ses attentes. Et bien sûr, sans rupture de stock, ni file d’attente !
Il sera possible de recréer, ce qui (à mon goût) manque au e-commerce et au m-commerce : le plaisir du shopping partagé entre amis.
Les évolutions du commerce se feront avec plusieurs sens. Je regarde un produit dans le monde virtuel, que je commande par la voix.
Pour conclure
Finalement, Second Life était arrivé trop tôt. Le time to market semble proche. Même si, actuellement, il s’agit plus souvent d’opérations de communication. Mais le train est en marche.
Altics voit également un intérêt pour optimiser les parcours cross-canal : observer le comportement des clients en magasin. Comment se comporte un utilisateur face au merchandising ? (en plus, l’eye tracking peut s’intégrer aux casques de réalité virtuelle).
Reste à souhaiter que toutes ces innovations ne feront pas les mêmes erreurs qu’en e-commerce et en m-commerce. C’est-à-dire que le secteur du BtoB ne prendra pas de retard en pensant que cela concerne surtout le grand public. Car là aussi, la valeur ajoutée est importante.
Le V-commerce changera donc nos comportements d’achats mais ne sera pas un canal supplémentaire. En fait, le V-commerce devra faire partie du Vrai-commerce pour que les enseignes puissent proposer une expérience réussie. Attention à ne pas devenir technology first mais rester (ou devenir) user first.